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Analyse

Valls et Taubira, duo avant duel

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Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont jusqu’ici réussi à cacher leurs désaccords. Mais la réforme pénale arrive.
Manuel Valls et Christiane Taubira à Matignon le 22 octobre 2012. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 24 février 2013 à 22h26

Jusqu'ici tout va bien. Mais l'entente cordiale affichée depuis le début du quinquennat entre l'éloquente ministre de la Justice et son très actif collègue de l'Intérieur, deux politiques de tempérament, survivra-t-elle au débat qui s'ouvre sur la réforme pénale de Christiane Taubira, attendue avant l'été ? Vendredi, Manuel Valls a en tout cas pris par avance ses distances avec toute volonté de dépénaliser certains délits routiers - une préconisation de la Conférence de consensus initiée par la place Vendôme - et plus largement contre tout ce qui pourrait fragiliser «l'Etat de droit». Réagissant en «premier flic de France», au lendemain de la mort de deux policiers de la BAC lors d'une course-poursuite sur le périphérique parisien, Valls n'a pas hésité à passer un peu les frontières de son périmètre ministériel. Taubira a laissé dire. Mais l'épisode, tout mineur qu'il soit, traduit bien la différence de sensibilité - plus que d'objectifs - entre la ministre de l'égalité des droits, partisane d'une remise en cause du «tout-carcéral», et celui qui entend incarner une fermeté républicaine si possible de gauche. Et, si Manuel Valls est potentiellement le plus envahissant des deux, la garde des Sceaux - lors d'une visite en Corse, en novembre - avait ouvertement rejeté l'idée de l'Intérieur de créer un pôle antimafia sur l'île de Beauté. Jugeant que le gouvernement ne devait pas jouer à l'«Etat Rambo».

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