La débrouille. A Grabels, commune périurbaine de l'agglomération de Montpellier, la baisse continue des «dotations et participations» de l'Etat au budget n'est pas encore de nature à entraver l'action municipale. Certes, le maire, René Revol (Parti de gauche), un proche de Jean-Luc Mélenchon, déplore ce «gel en volume sous Sarkozy, devenu sous Hollande un gel en valeur». «Où est le changement ?» interroge-t-il. Mais sa commune de 6 500 habitants, sous forte pression démographique et immobilière, «fait avec».
L'arrivée permanente de nouveaux habitants et l'installation d'entreprises - la population a doublé en vingt ans - génèrent davantage de fiscalité, et donc une augmentation globale des ressources. En l'espace de trois ans, le produit des impôts locaux a ainsi progressé de près de 20% pour atteindre environ 3,6 millions d'euros en 2012. Cela représente 65% des recettes de fonctionnement alors que les dotations de l'Etat (1,3 million) n'y contribuent plus qu'à hauteur de 20%. Pourvue d'une centaine d'agents municipaux, la ville a vu ses effectifs croître très fortement ces dernières années. Mais elle fait le choix politique d'accorder la priorité à cet «investissement humain» en intégrant les personnels de la crèche ou du centre de loisirs. «Pour l'instant, on tient», dit le maire, ancien prof de sciences économiques en classe prépa. Ce qui ne l'empêche pas de pointer ce «sentiment d'être délaissé par l'Etat qui se désengage