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Portrait

Didier Marchand, la chaussée piégée

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Auteur de slogans inscrits sur la voie publique
publié le 26 février 2013 à 21h56

«Un jugement de Salomon.» Didier Marchand, 50 ans, analyse ainsi la décision de la cour d'appel de Lyon d'octobre 2012, qui a fini par le dispenser de peine tout en le jugeant «coupable». Deux ans plus tôt, lui et quatre autres syndicalistes CGT de la fonction publique bombent la chaussée de Roanne dès potron-minet, en prévision d'une grosse manif sur les retraites. Le mouvement contre la réforme Sarkozy bat alors son plein, avec deux à trois mobilisations par semaine. Avec leurs pochoirs, ils inscrivent des slogans contre le député UMP local et contre le gouvernement, du genre «Nicolas, casse-toi…» et «fossoyeur des retraites». Manque de chance : vers 7 heures, ils sont interpellés par la police et placés en garde à vue. «On a reconnu les faits et le secrétaire de l'union locale a fait le nécessaire pour qu'on sorte rapidement, avant la manif.» Deux plaintes sont déposées par le député et le sous-préfet, qui les retireront ensuite.

La CGT forme un comité de soutien. Mais, en première instance, la condamnation est lourde : «2 000 euros d'amende pour dégradation de biens publics», avec inscription au casier judiciaire, soit un licenciement dans la foulée dans le cadre d'une procédure disciplinaire. «On jouait notre avenir et il y avait un acharnement.» La pression est à son comble quand les «Cinq de Roanne» passent en appel. «Tout ce temps et cet argent gaspillé alors que les tribunaux ont autre chose à faire que d'incu