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Portrait

Abd-el-Kader Aït Mohamed, le communiqué enragé

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Militant du Réseau éducation sans frontières
publié le 26 février 2013 à 21h56

On les a appelés les «Quatre de Tours», comme d'autres les «Cinq de Roanne» (lire ci-dessous). Abd-el-Kader Aït Mohamed, 52 ans, est l'un de ces quatre militants associatifs, cofondateur de Réseau Education sans frontières en Indre-et-Loire (RESF 37). Une affaire qui dure depuis début 2010 et qui attend son jugement en cassation.

En février 2010, un communiqué signé du collectif Soif d'utopies et RESF 37 dit soupçonner le gouvernement d'utiliser des fichiers de recensement des élèves pour organiser la chasse aux familles de sans-papiers. «Comme des baleiniers», précise Abd-el-Kader Aït Mohamed. Le communiqué fait un parallèle avec les pratiques utilisées par la police pendant la période de Vichy et évoque de forts «soupçons» de telles pratiques en Guyane, en Ille-et-Vilaine et en Indre-et-Loire. Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur, porte plainte pour «diffamation publique contre une administration publique».

Après trois reports, l'affaire est jugée devant le tribunal correctionnel de Tours. Plus de 140 associations et organisations, dont le Syndicat des avocats de France et la Ligue des droits de l'homme, forment un comité de soutien. En avril 2012, la cour d'appel d'Orléans relaxe une militante, mais aggrave la condamnation des trois autres, en doublant le montant dû à la partie civile (le ministre de l'Intérieur), à 6 000 euros «solidairement», plus 120 euros chacun pour frais de justice et 300 euros de dommages et intérêts. Ils