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Portrait

Antonin Moulart, le graff agrafé

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Barbouilleur antipub du collectif des déboulonneurs
publié le 26 février 2013 à 21h56

Quand Antonin Moulart intègre le collectif antipub des Déboulonneurs, c'est pour débattre de la place de la pub dans l'espace public. Principale revendication : la réduction de la taille des affiches à 50 × 70 cm. Mais l'activiste de 26 ans s'est surtout engagé contre ces écrans multimédias diffusant des pubs animées qui fleurissent dans le métro parisien. «Ils ne remplacent pas les affiches, ils s'y ajoutent et provoquent une vraie fatigue chez les usagers. Sans compter qu'ils sont super-gourmands en énergie.»

En janvier 2011, Antonin Moulart s'engouffre dans le métro avec six comparses. Comme toujours, le collectif a alerté, via les réseaux sociaux, ses sympathisants. Muni de sa bombe de peinture, Antonin Moulart tague un slogan : «Non à l'opacité technologique dans l'espace public.» La police intervient sur le champ. «Nous avons tout de suite tendu nos cartes d'identité, pour prouver que nous assumions notre geste.» Pour Moulart, dont c'est la première action, pas d'angoisse : «Nous sommes formés à nous faire interpeller, c'est même le but de nos actions. Nous sommes à la limite du processus joyeux !» En octobre 2012, il écope de 100 euros d'amende pour dommages et intérêts. «Pour les récidivistes, le tarif était de 150 euros.» A ces amendes s'ajoutent les frais d'avocat, 5 200 euros au total.

Après 19 procès, le collectif s'interroge sur sa stratégie. «Nous ne faisons pas ça pour nous amuser, mais pour obtenir une réduction