Le jeune Hessel, fils d’immigrés juifs allemands, normalien, de retour du camp de Buchenwald où il a été déporté en 1944 comme résistant, a 28 ans à la fin de la guerre. Il passe alors le concours des Affaires étrangères, il est reçu le 15 octobre 1945 et devient diplomate. Premier poste : détaché au secrétariat général de l’ONU. Il restera à New York de 1946 à 1951. C’est là qu’il assiste à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
«Je suis arrivé à New York en février 1946. J'ai fait la connaissance d'Henri Laugier, qui était alors secrétaire général adjoint des Nations unies. Il m'a pris comme directeur de cabinet. Avec lui, il y avait John Peters Humphrey, directeur de la division des droits de l'homme au secrétariat des Nations unies. J'étais en contact permanent avec l'équipe qui a rédigé la déclaration, dont l'Américaine Eleanor Roosevelt et le Français René Cassin», a précisé Stéphane Hessel sur le site de l'ONU, à l'occasion du soixantième anniversaire de la déclaration. «Au cours des trois années, 1946, 1947, 1948, il y a eu une série de réunions. J'assistais aux séances et j'écoutais ce qu'on disait, mais je n'ai pas rédigé la déclaration. J'ai été témoin de cette période exceptionnelle.»
Il répond ainsi à une polémique, son nom a en effet souvent été associé comme «rédacteur» de la fameuse déclaration qui est avant tout l'œuvre de René Cassin. «Simple témoin», dit donc Hessel, qui suivra, dans cette commission, le