Acteur et metteur en scène, artiste associé du prochain Festival d’Avignon, Stanislas Nordey a toujours placé l’engagement au cœur de son action citoyenne et artistique. Il a été, aux côtés de la metteur en scène Ariane Mnouchkine et de la comédienne Valérie Lang, en première ligne du soutien aux sans-papiers de Saint-Bernard. Il a alors rencontré d’autres compagnons de combat, tels Emmanuelle Béart ou Josiane Balasko, et, bien sûr, Stéphane Hessel.
Quel rôle a-t-il joué pour vous ?
A l’église Saint-Bernard, il y avait des gens de partout, des militants purs et durs, et quelques personnalités. Lui, grâce à son parcours, était une caution symbolique majeure. Au début, on nous prenait un peu pour des zozos. Et la caution qu’il nous apportait, ce n’était pas seulement l’ancien résistant, mais l’homme d’Etat, l’ambassadeur, l’institution. Ce qui était beau, c’était qu’il se servait consciemment de cette image dans un but noble, il ne la galvaudait pas. Il ne disait pas oui à tout, il savait choisir ses mobilisations.
Il vous impressionnait ?
Il était très conscient de ce qu'il était, mais quand tu le croisais, c'était un militant avant toute chose. Si tu ne savais pas qui il était, tu ne te doutais de rien. Il ne se mettait jamais en avant, mais se servait de son parcours pour nous donner accès à des personnalités, le plus discrètement possible. Il avait de l'élégance et de la disponibilité, à des années-lumière de l'image de vieux monsieur naïf que ses détracteurs lui ont collée après Indignez vous !. Il n'était pas du tout naïf