Député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, représentant de l’aile gauche du PS, se montre réticent face à la ligne sociale-démocrate du gouvernement.
Sans croissance et avec des caisses de l’Etat vides, que peut faire le gouvernement en matière de finances publiques ? Augmenter les impôts ou se concentrer sur la baisse de la dépense ?
Il faut revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire aux engagements de François Hollande pendant la campagne électorale : le redressement dans la justice. Puisqu’on n’a pas de marges de manœuvre pour augmenter encore plus la pression fiscale, répartissons plus justement les prélèvements. C’est le sens de la réforme fiscale avec fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. François Hollande avait raison de déclarer que la réforme fiscale est la mère de toutes les réformes. Donc faisons-la, c’est le bon moment.
Que faire pour répondre à l’inquiétude sociale face à la montée du chômage ?
Il est plus que temps de donner aux salariés des signes forts en matière de protection face au chômage. C’est pour cela que j’ai autant défendu la solution d’une nationalisation temporaire du site de Florange. En dépensant - temporairement - 300 ou 400 millions d’euros, on aurait en outre trouvé une contrepartie politique aux 20 milliards d’euros du crédit impôt-compétitivité qui a été accordé aux entreprises. Et cela aurait marqué tout le quinquennat. Il y aura bien la proposition de loi sur la reprise des sites rentables, mais cela va être difficile d’être très ambitieux principalement pour des raisons d’ordre constitutionnel. Donc il faut trouver autre chose.
Faut-il continuer sur les réformes de société ?
Ça ne mange pas de pain. Mais il faut surtout qu’on s’engouffre dans les mesures qui ont un impact sur la vie quotidienne des Français : accès aux soins et lutte contr