Anne-Marie Ducroux est administratrice de l'ONG Transparency International, spécialiste des lobbys. Elle explique pourquoi le futur encadrement des groupes d'intérêt au Palais-Bourbon est un «progrès» pour restaurer la confiance vis-à-vis des élus.
Comment Transparency International accueille-t-elle ces nouvelles propositions d’encadrement du lobbying à l’Assemblée nationale ?
Pour nous, le lobbying existe de fait et il peut être légitime de faire valoir des arguments, pour toutes sortes d’acteurs. En revanche, le lobbying en France n’a pas de cadre. Il est à peine nommé. Les représentants d’intérêts y consacrent des moyens humains et financiers croissants, preuve que dans cette rencontre entre société et élus quelque chose se joue. Il s’agit de fixer par un cadre des repères et une transparence, pour éviter la suspicion dont tous pâtissent, car la démocratie ne s’exerce pas bien dans la défiance mutuelle. Notre objectif est de restaurer la confiance entre les élus et les citoyens. Pour nous, les propositions [de Christophe Sirugue] vont dans le bon sens. On accroîtrait la transparence et, pour la première fois, les règles ne seraient pas destinées qu’aux lobbyistes. Le lobbying apparaît un peu mieux comme une relation entre élus, société et représentants d’intérêts. Il est important que les parlementaires soient inclus dans le processus.
Pourquoi ?
Les décisions sont plus complexes. Les élus ne sont pas omniscients, ils nous disent avoir besoin de rencontrer la société pour éclairer les questions à traiter dont les enjeux sont aussi bien sociaux, qu’environnementaux ou économiques. Ils ne peuvent être lais