C'est un chef de l'Etat profondément impopulaire qui arrive aujourd'hui à Dijon (Côte-d'Or) pour deux jours d'escapade présidentielle. Il inaugure là un nouveau type de déplacement. On avait reproché à Nicolas Sarkozy de passer en coup de vent (souvent quelques heures) lors de ses visites en province. Et bien François Hollande y passera une nuit et presque quarante-huit heures. C'est autant une opération de reconquête de l'opinion (même si ses conseillers ne se font guère d'illusions sur l'efficacité de ce genre d'exercice, au moins à court terme) qu'une vraie aspiration du chef de l'Etat. «Il a une vraie hantise : c'est celle de se couper de la réalité du pays et des Français», soutient un de ses conseillers. Le but de la visite sera de faire souffler autre chose qu'un vent de sinistrose et d'austérité. «Il faut montrer qu'il y a des choses qui marchent en France, des entreprises qui innovent et créent de l'emploi», confie François Rebsamen, le sénateur-maire (PS) de Dijon.
C'est toujours ça de pris. Car pour le reste c'est un océan de déprime : François Hollande est plus que jamais le président de la République le plus impopulaire de la Ve République après seulement dix mois au pouvoir. Dans la dernière livraison de l'institut de sondages TNS Sofres, 30% des Français disent encore lui faire confiance pour résoudre les problèmes de la France contre 66% d'un avis contraire (+ 5 points). Après plusieurs mois de stabilité, l'indicateur de la Sofres