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Libération
portrait

Nicole Belloubet. Bien sage

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Nommée par la gauche, cette agrégée de droit rejoint le Conseil constitutionnel où siègent désormais trois femmes.
publié le 12 mars 2013 à 19h06

L'aîné, Adrien, 29 ans, lui a dit : «Maman, je suis très fier de toi.» Le cadet, Jean-Baptiste, 28 ans, s'est réjoui lui aussi, «c'est bien», avant d'ajouter : «Et c'est quoi, le Conseil constitutionnel ?» Martin, le dernier, 16 ans, a fait «oui, oui» au téléphone puis a demandé : «Au fait, ce soir, est-ce qu'on pourrait manger de la pizza ?»

La professeure de droit public, conseillère municipale de Toulouse et première vice-présidente du conseil régional de Midi-Pyrénées venait d'avoir le président du Sénat sur son portable à midi, puis le président du Conseil constitutionnel à 15 heures la félicitant de ce que le premier avait fait d'elle sa candidate pour un siège au Palais-Royal. Nicole Belloubet sait dire la «vraie émotion» qu'elle a pu ressentir ce 12 février dernier. Elle dit aussi que la vraie vie peut imposer de prendre de la distance. La preuve par la réaction de ses fils. La «pondération», dit-elle. Elle déjeunait ce jour-là dans une brasserie de la place du Capitole et n'a pas dit un mot de sa promotion à son compagnon de table. Pas par pudeur, ni par l'effet d'un hypercontrôle de soi. Par souci de mesure : «J'étais surprise par la proposition qui m'était faite. Très honorée, surtout. Mais il faut être jeune pour avoir de très grandes joies.» C'est la même personne qui dit en même temps aimer «passionnément la vie».

Elle aurait aussi bien aimé devenir «chanteuse d'opéra», évoq