Dans une république monarchique comme la France, il est légitime que le Parlement soit convenablement doté et les députés et sénateurs convenablement payés. 7 100 euros brut par mois : à peine le salaire d’un footballeur en National. Le Parlement doit avoir les pouvoirs de son contre-pouvoir. Pour légiférer, questionner le gouvernement, lui demander des comptes et enquêter comme il le fait trop peu sur les grandes affaires de la République. Mais ce que le Parlement demande à juste titre à l’exécutif, il doit l’appliquer à lui-même. La «réserve parlementaire», en fait une cassette secrète que distribuent en toute discrétion sénateurs et députés, reste un déni de démocratie. Le président actuel de l’Assemblée a promis de publier le détail des dépenses. Ce qui constitue un réel progrès, mais, comme le montre notre enquête, seuls 80 parlementaires ont accepté de préciser les dotations qu’ils ont octroyées. A juste titre, René Dosière, sourcilleux comptable des dépenses publiques, demande, au nom du droit et de l’efficacité, la disparition de cette cagnotte qui fleure trop le clientélisme.
De même, les parlementaires n’ont pas de comptes à rendre sur leurs indemnités représentatives de frais de mandat, plus de 6 000 euros mensuels non imposables. Certains, y compris au sommet de l’Assemblée, emploient femmes et enfants, d’autres se construisent un petit patrimoine immobilier. Sans le moindre contrôle. Seule une poignée de députés a accepté de nous détailler ses dépenses de fonctio