«Il semblait sincère et dévoué, mais c'était aussi quelqu'un de drôle. Il faisait souvent des blagues…» : c'est ainsi que Mohamed Merah est décrit par un militant d'Al-Qaeda qui dit l'avoir rencontré lors de son séjour dans les zones tribales du Pakistan. Ces régions montagneuses, frontalières de l'Afghanistan et totalement interdites aux étrangers, sont un sanctuaire pour les talibans et la principale base de l'organisation terroriste. Et l'une des destinations de passage privilégiées par les jihadistes internationaux, une sorte de pèlerinage obligé.
Libération a pu parler à un combattant issu d'un groupe taliban du Pendjab, qui travaille actuellement avec Al-Qaeda. Ce militant est notamment basé à Wana, capitale du Waziristan du Sud, où circulent régulièrement les jihadistes étrangers. Ses déclarations sous couvert d'anonymat sont conformes à d'autres témoignages, mais elles ne lèvent pas totalement le voile sur plusieurs zones opaques du séjour au Pakistan du tueur de Toulouse. Même si ce militant présente Merah «comme un véritable moudjahid de l'Ouest», il précise qu'il «n'est pas resté longtemps dans les zones tribales», et qu'il ne s'y est pas fait remarquer plus qu'un autre. Cette source dit avoir rencontré Merah «en compagnie de trois autres jihadistes européens», information qui n'a pas pu être confirmée.
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