L'engagement de campagne de François Hollande sur l'abrogation du délit de racolage sera tenu, affirme dans un entretien publié samedi par Le Parisien la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, près de dix ans après le vote de cette loi controversée.
«Cet engagement sera tenu. Pour une raison simple : l'instauration du délit de racolage passif a fait des personnes prostituées des coupables, quand 90% d'entre elles sont des victimes de la traite des êtres humains», assure la ministre au Parisien/Aujourd'hui en France. «Pour échapper aux forces de l'ordre, elles se sont éloignées des centres-villes et des structures d'accompagnement, se retrouvant plus exposées aux violences», ajoute-t-elle, reprenant les arguments martelés par les associations depuis dix ans.
Le 18 mars 2003, la Loi de sécurité intérieure instituait le délit de racolage passif, pénalisant «le fait par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange d'une rémunération». Tout contrevenant devenait passible de deux mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende.
«Abroger ce délit ne signifie pas l'impunité pour les proxénètes, au contraire, car nous faisons preuve de la plus grande fermeté contre les réseaux», affirme Vallaud-Belkacem. Selon la ministre, «au-delà de l'initiative ciblée du Sénat», le gouvernement souhaite «abo