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Libération

Au gouvernement, la théorie du chahut

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Les difficultés d’Ayrault à asseoir sa légitimité favorisent la guerre des ego observée parmi les ministres.
publié le 17 mars 2013 à 22h16

Les mots sortent de la bouche d'un ministre qui assume le risque de «parler comme un vieux con» : «Nous sommes arrivés au moment où chaque membre du gouvernement doit se poser une question à la Kennedy : "Qu'est ce que je peux faire pour la cohérence et la réussite collective ?"» Une pause et puis : «La première réponse, c'est peut-être se taire…»

Après le coup de froid provoqué par la séquence Florange, où Arnaud Montebourg est passé à deux doigts de l'éviction, les couacs s'étaient calmés. Las, les acouphènes ministériels ont repris depuis quelques semaines. Alimentant à nouveau le procès en leadership qui colle à Jean-Marc Ayrault depuis dix mois. A la différence de cet automne toutefois, plus personne ne parle de Premier ministre en voie de «Cressonisation», ni de son éventuel remplacement. Certains dans la majorité commencent même à parier qu'il n'y aura pas de remaniement après les municipales de 2014. Pour la bonne raison, analyse un député, qu'«Ayrault fait le taf du mieux qu'il peut, on n'est pas sûr que les autres s'en dépatouilleraient et il ne fera jamais d'ombre à Hollande». Comme François Fillon avec Nicolas Sarkozy. Et «pas la peine de changer les pneus en 2014, puisqu'on risque de se prendre deux beignes derrière au Sénat et aux régionales, en 2015», raille un directeur de cabinet.

Maelström. Pour reprendre la main, Matignon ajoute parfois au maelström. Le cafouillage du