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Libération
Décryptage

Ayrault à la recherche du ton perdu

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Si la motion de censure UMP n’a aucune chance d’être adoptée à l’Assemblée mercredi, le Premier ministre peine toujours à s’imposer, auprès des Français comme dans son propre camp.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Matignon le 21 février. (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 17 mars 2013 à 22h16

Une illusion d'optique. Débattue mercredi à l'Assemblée, la motion de censure déposée par l'UMP va offrir un joli moment de paradoxe politique à la majorité et à son chef, Jean-Marc Ayrault. «Les communistes vont la rejeter, les verts vont lui tresser des lauriers : le Premier ministre va avoir enfin toute la gauche unie derrière lui alors qu'on est retombés en plein doute», observe un parlementaire PS. Sur la forme, l'issue de l'initiative de Jean-François Copé - qui n'a pas fait le plein de soutiens à l'UMP - ne fait donc aucun doute : le camp Ayrault sera soudé. Mais, sur le fond, ministres et élus attendent le chef du gouvernement au tournant de ce bilan de presque un an. Lui a beaucoup consulté pour préparer son intervention au Palais-Bourbon, «convenue dans les institutions de la Ve République, mais cruciale pour notre pays puisqu'il veut démontrer l'efficacité et la solidité de la politique économique et sociale» du gouvernement, dixit son entourage. Cruciale surtout pour celui dont les précédents grands oraux à l'Assemblée n'ont pas vraiment emballé. «Chez lui, le verbe s'appuie sur les actes», défend le député de l'Essonne Thierry Mandon. Autrement dit, il n'avait jusque-là pas grand-chose sur quoi s'appuyer. Mais maintenant que, du crédit d'impôt compétitivité aux contrats de génération, «tous les outils du redressement sont forgés», selon la formule de Matignon… Avant son retour du Canada, hier, et son décollage pour