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Libération
Portrait

La transformation du «boulet»

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Raillée à sa nomination, Taubira est devenue un pilier du gouvernement.
publié le 18 mars 2013 à 22h36
(mis à jour le 18 mars 2013 à 22h36)

Elle arrive à Libé, «apprécie» le comité d'accueil «exclusivement féminin» (avant de voir que la direction l'est moins) et joue les inquiètes : «On prend l'ascenseur de droite, ça commence bien !» Christiane Taubira fait mine de badiner. Décoche des uppercuts avec le sourire. Et baisse rarement la garde. «Ah je suis populaire moi ? lance-t-elle à la table du comité de rédaction. J'ai tellement entendu que j'étais une erreur de casting, un maillon faible, que j'étais nulle, que je ne connaissais rien au droit etc. Je veux bien entendre aujourd'hui que je suis populaire parce que c'est plus agréable» que les critiques de l'été.

Nommée garde des Sceaux, en juin, c'est peu dire que Christiane Taubira a connu des débuts polaires. Elle a essuyé à son entrée en fonction un «accueil machiste, un peu raciste», se souvient un député socialiste. Qui ajoute : «Cette caricature a cessé.» Un conseiller ministériel abonde : «Au départ, tout le monde parlait d'elle comme d'un boulet, personne n'avait pressenti cette transformation.»

Taubiramania. Au cours des cent vingt heures de débat parlementaire sur le mariage pour tous, où elle a tenu la baraque face à la droite à coups de citations précises d'alinéas du code civil comme de rimes de ses poètes préférés, elle est devenue une icône pour la gauche. Les députés de la majorité louent son éloquence, savourent ses piques et ses répliqu