Trois petites heures. C’est exactement le temps qu’il a fallu pour scier la branche Cahuzac. C’est-à-dire la période qui s’est écoulée entre l’annonce hier en milieu d’après-midi de l’ouverture d’une information judiciaire et celle d’un remaniement qui scelle le débarquement du ministre du Budget. Compte tenu de son poids politique et de sa compétence, reconnue à gauche comme à droite, on peut estimer que l’exercice a été rondement mené. Mais François Hollande n’avait pas d’autres choix que d’aller vite. Notamment au nom de cette République irréprochable, dont il a fait un mantra pendant toute sa campagne.
«Galère». «La période de suspicion a duré très longtemps, trop longtemps», juge un conseiller ministériel. François Hollande n'attendra pas la mise en examen de Cahuzac. Et encore moins une culpabilité qui n'est pas encore prouvée. «L'idée, c'était de ne pas laisser trop de temps aux commentaires sur le double affaiblissement : politique dans une équipe déjà en galère et symbolique sur le temps qu'ils ont mis pour remanier», explique un directeur de cabinet. D'autant que cet après-midi, à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault doit répondre, dans un discours très attendu par la majorité, à la motion de censure déposée par la droite. Il fallait donc couper la branche.
C'est à 16 heures, hier, que le procureur de la République de Paris publie un communiqué qui annonce l'ouverture d'une enquête judiciaire «au chef de blanchime