Pas de rodage et encore moins d’état de grâce. Ministre délégué au Budget depuis la démission mardi soir de Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve, va connaître ce matin son baptême du feu sur le front des économies lors d’un Conseil de défense à l’Elysée. Ou comment commencer par l’un des plus gros morceaux : le budget des armées.
Depuis plusieurs semaines, les milieux de la défense - élus, militaires et industriels - sont en émoi. A l'approche de la publication du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, suivie d'ici quelques semaines d'une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) pour 2014-2019, certains prophétisent même «l'apocalypse». Comme pour mieux tenter de la conjurer. «En réalité, les scénarios catastrophes, où l'on sacrifierait notre outil de défense sur l'autel du désendettement, n'ont jamais été retenus», assure un parlementaire PS. Reste que la défense va bien être mise à contribution dans le redressement des comptes, avec le risque d'un possible décrochage stratégique pour un pays membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Et que cela passe mal dans les rangs, au moment même où les soldats français combattent au Mali avec succès, et avec le soutien massif de l'opinion.
Depuis des mois, le chef de l'Etat - et des armées - , François Hollande, et son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, répètent à l'unisson que la défense ne sera pas «une variable d'ajustement» mais qu'elle contribuera aux efforts «ni plus