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Analyse

Défense : François Hollande pris en tenailles

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Le chef de l'Etat (et des armées) va devoir trouver l'équilibre entre Bercy et le ministère de la Défense, entre les impératifs budgétaires et les risques stratégiques.
publié le 26 mars 2013 à 7h26

Ce serait une question d’oreille. Depuis l’intervention française au Mali, François Hollande aurait celle des militaires. Qui, en retour, espèrent être entendus par le chef de l’Etat à l’heure du verdict budgétaire. La gauche, saisie d’un éternel complexe de légitimité en matière de Défense, se trouve au cœur d’une conjonction de planètes peu ordinaire depuis le mois de mai dernier : retrait des troupes d’Afghanistan, opéré sans une seconde de contretemps, rédaction du premier Livre blanc de la défense de son histoire (tous les autres ont été signés par la droite), préparation d’une nouvelle loi de programmation militaire (2014-2019) et opération Serval au Mali. Le tout sur fond de guerre aux déficits.

Avant les choix stratégiques et budgétaires, qui seront au cœur d’un nouveau conseil de défense à l’Elysée mardi matin, les deux ministères concernés, Bercy et la Défense, se livrent à une (pas très discrète) bataille d’influence. A coups de chiffres jugés irréfutables pour le premier et d’images pour le second : on envisagerait de vendre le Charles-de-Gaulle, de réduire les commandes de Rafale, de décapiter l’armée de terre... En un mot, démanteler l’outil de défense. Le tout serait d’ailleurs consigné dans un «scénario Z», comme la dernière lettre de l’alphabet, preuve de son caractère ultime, émanant du ministère du Budget. Qui en conteste l’existence : «du pur fantasme», dit-on à Bercy.

C’est que l’enjeu est grand pour Hollande – l’opération malienne lui a procuré une place