Entre eux s'était nouée une relation tendue, ambivalente. Christiane Taubira avait besoin de son directeur de cabinet, passé par moult ministères dont, en 1997, celui d'Elisabeth Guigou, à la Justice, déjà. «Il la rassurait par sa connaissance de la matière et des rouages de l'administration. Mais, au bout d'un moment, cela a dû être insupportable de voir qu'il en savait deux fois plus qu'elle», observe un proche du cabinet. Christian Vigouroux, le très respecté et ombrageux dircab, a quitté la Place Vendôme début mars.
Le même jour, le chef de cabinet, Jean-Louis Géraud, partait aussi. Comme deux conseillères l’avaient fait en septembre et en décembre. Comme Jean-François Beynel, dircab adjoint, et Michel Debacq, conseiller diplomatique, pourraient le faire prochainement. De quoi susciter des interrogations sur l’ambiance au cabinet de Taubira. Deux semaines après l’annonce du transfert de Vigouroux au Conseil d’Etat, il vient d’être remplacé par une conseillère d’Etat, Christine Maugüé… qui, en 1996, alors commissaire du gouvernement, avait défendu le refus d’agrément à un candidat à l’adoption homosexuel (affaire Fretté).
Rouages. Ce mini-remaniement du cabinet tombe mal, au moment où une partie du monde judiciaire, celle qui avait soutenu la candidature Hollande, commence à s'inquiéter de voir la garde des Sceaux davantage happée par des réformes sociétales (harcèlement sexuel, mariage pour tous…) que par celles attendues en m