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Libération
Interview

Dit-il vraiment la vérité ?

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publié le 27 mars 2013 à 22h16

La critique de la droite a longtemps tourné en boucle : François Hollande aurait menti à ses électeurs en minimisant la crise pendant toute sa campagne présidentielle. Pour mieux se faire élire. La charge n’est pas franchement sérieuse. Le candidat socialiste a fait une campagne sur le bilan calamiteux de Nicolas Sarkozy et l’absolue nécessité du redressement à la fois du système productif et des finances publiques. Mais là où la droite a raison, c’est qu’une fois élu, il a sous-estimé la gravité de la crise.

Il avait prévu 0,5% de croissance en 2012, puis 1,7% en 2013. Ce sera finalement une croissance nulle pour les deux années. Il pensait qu'il pouvait donner du temps au temps. En juillet, il parcourt les festivals culturels et ne prend pas la mesure de la dégradation brutale de la conjoncture. Le mal est fait. Il faudra attendre le deuxième Conseil des ministres de septembre, pour que le chef de l'Etat se résolve, pour la première fois depuis son élection, à déclarer «la guerre au chômage». Et d'appeler à «une accélération des réformes». Pendant l'été, plusieurs fidèles et ministres lui ont conseillé tenir un discours de mobilisation churchillien sur le mode «du sang et des larmes». Mais Hollande refuse. «Pour lui, c'était créer de l'angoisse et, donc, ajouter de la crise à la crise», confie un ministre.

Pour avoir loupé ses débuts, Hollande donne l'impression de renchérir à chaque fois face à une situation qui semble lui échapper. Et de changer