Un quinquennat ne fait pas cinq ans. Comme autrefois un septennat ne faisait pas sept ans. Mitterrand a fait un cinq plus deux : 1981-1986 où il gouverne et 1986-1988 où il regarde gouverner son Premier ministre, Jacques Chirac. Et ce même Chirac, devenu chef de l’Etat en 1995, fait, lui, un deux plus cinq : 1995-1997 où il conduit les affaires du pays et 1997-2002 où il est contraint de laisser à Lionel Jospin la responsabilité de déterminer la politique de la France. Depuis l’introduction du quinquennat en 2000, aucun président n’a encore trouvé le bon rythme. Chirac l’a endormi de 2002 à 2007, Sarkozy l’a épuisé de 2007 à 2012, Hollande semble prendre le rythme du deux plus trois.
Deux ans, 2012-2013, pour asseoir sa politique. Années les plus difficiles puisque se mélangent des décisions qui s'inscrivent encore dans la suite logique du précédent quinquennat et des décisions qui ouvrent sur une nouvelle politique. Le traité européen de stabilité monétaire, la règle d'or, le pacte de compétitivité sont dans la continuité d'une orientation libérale et, en même temps, les contrats d'emploi avenir et de génération, le retour partiel à la retraite à 60 ans, la hausse de l'allocation de rentrée scolaire, la suppression du bouclier fiscal et le rétablissement de l'impôt sur la fortune marquent l'orientation sociale du nouveau gouvernement. Evidemment, ce mélange n'aide pas à la lisibilité de la politique de Hollande, trop libérale pour les un