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Libération
Interview

Sait-il réellement où il va ?

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publié le 27 mars 2013 à 22h16

Sans cap, flou, louvoyant : François Hollande ne saurait pas où il va. C'est en tout cas ce que voudrait installer la droite. Pourtant, à l'entendre depuis des semaines, on pourrait inverser la critique : le chef de l'Etat donne souvent l'impression de rabâcher. Comme tout apprenti pédagogue, il connaît l'impératif de la répétition. Expliquer encore et encore. Une crise qui n'en finit pas de se durcir. Une politique qui a du mal à se faire comprendre. Et des résultats qui n'arrivent toujours pas. Un ministre du premier cercle : «A 30% dans les sondages, le doute est là, mais ça n'empêche pas le discours pour y répondre. Il n'y a pas de rejet. Ce que je sens, c'est que les gens se demandent : "Est-ce qu'il est bien sûr de ce qu'il est en train de faire ?"»

Pour l'instant, Hollande s'est donné un seul but : inverser la courbe du chômage à la fin de l'année. Il l'a fixé pour la première fois en septembre et, depuis, il s'y accroche comme une bernique à son rocher. Ce soir, il en restera là. Pour reprendre une métaphore footballistique, l'ex-patron du PS aime évoluer dans un petit périmètre. Et ne goûte guère les grandes envolées. A la différence de Sarkozy, «Hollande en appelle au calme, à la raison, à l'intelligence. Mais, parfois, il faut s'adresser aux tripes», concède un conseiller. C'est le paradoxe hollandais : l'homme a un don pour la communication, mais il n'imprime pas ou peu lors de ses interventions (lire pages 4-5).

Parmi les ministres, un d