La politique n'est pas que noms d'oiseaux et lutte des places. Elle offre aussi des moments de grâce. Mardi soir à Montpellier, dans la vaste salle du conseil municipal, Hélène Mandroux, maire PS des lieux, installe la première réunion du Conseil consultatif des résidents étrangers (CCRE) de la ville. Les bancs des élus sont occupés par l'Iranien Mohsen, le Danois Niels, l'Uruguayenne Yael, le Marocain Lahoucine, l'anglaise Victoria… Ces 70 étrangers, originaires de 29 pays, sont avocat, ouvrier, musicien, manager, retraité, thésard… Ils ont entre 25 et 70 ans, résident depuis au moins cinq ans à Montpellier et ont été sélectionnés après appel à candidatures. Certains votent aux élections locales (les ressortissants de l'UE), d'autres pas. Mais tous ont conscience de participer «à un acte politique fort», comme le souligne la maire, alors que la mise en œuvre de la proposition 50 du candidat Hollande (le droit de vote des étrangers aux élections locales) donne des migraines au gouvernement.
Un rapide tour de présentation constitue un puissant antidote au discours stigmatisant et aux peurs entretenues sur les étrangers en France. Avec ou sans accent, tous racontent leur choix de vivre ici, évoquent pour certains leurs «enfants français», parlent de ce qu'ils ont reçu de leur pays d'adoption, de leur ville. Aujourd'hui, Luigi Cherubino, l'Italien, s'engage pour «restituer en retour». Cette Marocaine, tout en retenue, dit juste vouloir «agir plutôt