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Libération
Récit

Canfin, un «idéaliste pragmatique» au Forum social mondial

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Rencontre à Tunis avec un ministre délégué au Développement issu de la société civile qui assume sa solidarité gouvernementale.
Marche de lancement du Forum social mondial de Tunis, le 26 mars. (Photo Zoubeir Souissi. Reuters)
publié le 28 mars 2013 à 15h46

Il débarque ce mercredi vers 22 heures dans le bar saturé de fumée de cigarettes. Assure:

«Euh, là, ça risque d’être compliqué....»

On lui ouvre une fenêtre et une bière; l’imposante sécurité rapprochée lâche du lest: Pascal Canfin

(photo Reuters)

, impeccable cravate, se détend. De retour de Birmanie, le ministre délégué au Développement a 5 heures de décalage horaire dans les dents, et cela se sent. Mais vite, le troisième ministre à fouler le sol de la révolution de jasmin depuis deux ans, reprend la main. Cofondateur de «Finance watch», ce «Greenpeace de la finance» il a rencontré ce matin le pouvoir en place, mais il est surtout là pour le contre-pouvoir en ébullition: le Forum social mondial,

«une source d’inspiration»

et une façon d’honorer une «dette»:

«le FSM a fait vivre des idées suffisamment majoritaires pour qu’elles puissent être désormais mises en oeuvre»

.

Seul ministre français à la grand-messe alter quand il y a dix ans, ils se bousculaient pour être sur la photo à Porto Alegre, Canfin assume son rôle. L'ex-journaliste d'Alternatives économiques dit ainsi: «Je viens me nourrir du renforcement des sociétés civiles, mais je ne suis évidemment pas d'accord sur tout. Mon rôle, c'est de mettre en o