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Libération

Dis, Harlem, c’est quoi la violence ?

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publié le 28 mars 2013 à 19h06

Oui, Harlem, Harlem Désir, de quoi parle-t-on, et toi d'abord, ès qualité de premier secrétaire du PS gouvernant, de quoi parlais-tu ce week-end, à propos de violence ? De violence économique, peut-être ? Sur fond de crise européenne ayant jeté l'ancre sur l'île de Chypre, membre de l'UE depuis 2004 et de la zone euro depuis 2008, mais dont on découvre soudain qu'elle constitue une lessiveuse d'argent crade et de fonds pourris (lire dans Libération du 26 mars la chronique Economiques de Piketty) ?

C'eût été compréhensible, mais tu ne parlais pas de Chypre. A deux jours de l'annonce, mardi, de 18 400 demandeurs d'emploi supplémentaires en février, tu ne parlais pas non plus de chômage. Et tandis que s'examine à l'Assemblée cet «accord sur l'emploi» que le Medef veut à toute force traduire en loi, tu ne parlais pas de violence sociale - tu sais, celle qui faisait hier «le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain» chez Prévert, et renifle aujourd'hui des fragrances de patchouli de 6 heures du matin, dans les couloirs du métropolitain. Ah, non, tu ne sais pas, tu ne sais plus…

Tu parlais, Harlem, de la violence lexicale de François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche (PG), s'exprimant samedi lors du congrès de celui-ci. Violence supérieurement criminelle, sans doute, au point que s'en émut autant que toi Libération, qui l'associa mardi à celle de la droite ensoutanée pleurnichant avoir été «gazée» du côté des Champs-