«A la différence de Nicolas Sarkozy qui, en multipliant les effets d’annonce, profitait de ses interventions médiatiques pour cultiver l’omniprésence présidentielle, François Hollande a choisi le registre de la retenue et de la pédagogie. Ce faisant, il a pris un double risque, calculé. Le premier est de ne pas céder aux demandes pressantes de l’univers politico-médiatique pour que soit clarifiée l’orientation générale de sa politique : social-démocratie à l’allemande pour les uns, tournant à gauche pour les autres. Le second est de se placer délibérément dans une optique de moyen terme, en paraissant méconnaître - ou sacrifier - l’urgence de la situation économique et sociale présente. La retenue n’était cependant pas exempte de la réaffirmation de son autorité et, surtout, de sa détermination. Il a fait un long exposé sur le bien-fondé de sa politique et de sa
"boîte à outils"
déployée depuis un an. Avec, pour promesse, le retour de la croissance pour 2014. Le problème est que cette démonstration à caractère macroéconomique - forcément discutable - manquait sans doute d’empathie avec les inquiétudes et les angoisses des Français. La parole présidentielle était claire et statutaire. Elle restait toutefois dans l’explication et s’engageait peu dans la relation. Les détracteurs trouveront argument pour dire que Hollande apparaît décidément impuissant à faire face à la tempête qui menace de faire chavirer le bateau France. Les laudateurs pourront rétorquer qu’en gardant