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Libération
EDITORIAL

Optimiste

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publié le 28 mars 2013 à 23h06

Nul ne s’attendait à des annonces fracassantes. Mais beaucoup espéraient plus qu’un souffle, un vent de colère ou de révolte face à la crise, le chômage, le désarroi des plus démunis. Et, au bout d’une heure, il n’y eut ni l’un ni l’autre. Deux traits ont pourtant marqué cette heure d’intervention télévisée souvent fade, presque banale.

L'absence de pédagogie tout d'abord. Loin d'expliquer les chocs économiques de ces derniers mois, le Président s'est contenté de délivrer son chapelet de mesures. Comme s'il était sourd aux mécontentements de l'opinion ou ignorant de sa dégringolade dans les sondages, il n'a jamais cherché à donner les raisons du marasme, de la croissance à l'agonie. Faute d'expliquer les causes du mal qui ronge la France et nombre d'autres pays européens, François Hollande court le risque d'approfondir le fossé d'incompréhension avec les Français. Une étonnante confiance ensuite. Dans sa politique et dans les mesures déjà prises : les emplois aidés les contrats de génération, les aides aux entreprises, la réforme bancaire… «Tous les outils sont sur la table», a-t-il répété, comme si, désormais, il n'y avait plus qu'à attendre 2015 que le pays reparte. Le pari est d'autant plus osé qu'aucune prévision économique sérieuse ne garantit l'espoir présidentiel. Optimiste forcené, François Hollande donne rendez-vous aux Français d'ici la fin de l'année. D'ici là, il risque de n'y avoir plus grand monde à partager «l'espoir de redressement» qu'il a péniblemen