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Analyse

Un président trop normal pour être rassurant

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Pour les sondeurs, l’impopularité inédite du chef de l’Etat s’explique par un exercice trop apaisé du pouvoir, qui inquiète en période de crise et d’urgence sociale.
François Hollande sur le plateau de France 2, à Paris, le 28 mars 2013 (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 28 mars 2013 à 21h26

Impopulaire, c'est un fait ; inaudible, c'est le risque. Un président de la République réunissant moins d'un tiers d'opinions favorables après dix mois de mandat peut-il encore se faire entendre de l'ensemble des Français ? Discrédité par l'opinion comme rarement ses prédécesseurs l'ont été - et jamais si tôt après leur élection -, François Hollande, au moment de s'exprimer hier soir sur France 2, n'ignorait sans doute pas que selon un sondage CSA, seuls 22% des Français jugent qu'il est un bon chef de l'Etat. Là où 51% affirment le contraire. «Le plus frappant dans cette étude, et le seul point positif pour Hollande, ce sont les 27% de sondés qui choisissent de ne pas se prononcer», pointe Edouard Lecerf directeur général de TNS Sofres. Une frange d'indécis que le Président peut encore espérer convaincre, même s'il les a déjà souvent déçus.

Alors que, d'après l'institut CSA, seulement 29% des Français jugent l'actuel président «compétent» pour le job, TNS Sofres le crédite de 30% d'opinions positives (contre 55% en juin 2012) et l'Ifop de 31% (- 6 points en un mois). Une popularité famélique - tendance lourde que tous les sondeurs prédisent durable - qui s'expliquerait selon eux par le fond de son action comme par la forme de son exercice du pouvoir. L'absence de résultats se cumulant à l'absence d'incarnation.

«Anxiogène». Dans un pays «en dépression collective et confronté à une violente crise économique, explique