Impopulaire, c'est un fait ; inaudible, c'est le risque. Un président de la République réunissant moins d'un tiers d'opinions favorables après dix mois de mandat peut-il encore se faire entendre de l'ensemble des Français ? Discrédité par l'opinion comme rarement ses prédécesseurs l'ont été - et jamais si tôt après leur élection -, François Hollande, au moment de s'exprimer hier soir sur France 2, n'ignorait sans doute pas que selon un sondage CSA, seuls 22% des Français jugent qu'il est un bon chef de l'Etat. Là où 51% affirment le contraire. «Le plus frappant dans cette étude, et le seul point positif pour Hollande, ce sont les 27% de sondés qui choisissent de ne pas se prononcer», pointe Edouard Lecerf directeur général de TNS Sofres. Une frange d'indécis que le Président peut encore espérer convaincre, même s'il les a déjà souvent déçus.
Alors que, d'après l'institut CSA, seulement 29% des Français jugent l'actuel président «compétent» pour le job, TNS Sofres le crédite de 30% d'opinions positives (contre 55% en juin 2012) et l'Ifop de 31% (- 6 points en un mois). Une popularité famélique - tendance lourde que tous les sondeurs prédisent durable - qui s'expliquerait selon eux par le fond de son action comme par la forme de son exercice du pouvoir. L'absence de résultats se cumulant à l'absence d'incarnation.
«Anxiogène». Dans un pays «en dépression collective et confronté à une violente crise économique, explique