«Pris dans une spirale de mensonges», selon ses mots, Jérôme Cahuzac, l'ex-ministre du Budget, a décidé de ne plus se «fourvoyer» et a tout avoué hier aux juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke. Cet ancien chirurgien de 60 ans, qui fit fortune dans les implants capillaires, est ressorti du bureau des magistrats du pôle financier mis en examen pour «blanchiment de fraude fiscale». Selon son nouvel avocat, Jean Veil, qui l'a incité à changer de stratégie - sa position étant devenue intenable -, Jérôme Cahuzac a en effet reconnu qu'il possédait bien à l'étranger un compte bancaire qui «n'a pas été abondé depuis 2001». Cahuzac ayant été conseiller du ministre socialiste de la Santé, Claude Evin, de 1988 à 1991, son défenseur circonscrit par avance certaines hypothèses sur la provenance de ces fonds : «L'essentiel de ses revenus provenait de son activité de chirurgien et accessoirement de son activité de consultant», explique Me Veil. De plus, un témoin ayant déclaré sur procès-verbal que les sommes versées en Suisse proviendraient «d'avantages» perçus en tant que médecin de la part de laboratoires pharmaceutiques, Jérôme Cahuzac a également été mis en examen pour «blanchiment de fonds provenant de la perception par un membre d'une profession médicale d' avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale».
Récit
Cahuzac : l’exécutif sonné par le compte
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Jérôme Cahuzac à son arrivée au pôle financier, mardi. Le 26 mars, il avait demandé à être entendu. (Photo AFP)
publié le 2 avril 2013 à 22h36
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