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Libération

Ce grand dessein qui manque à la France

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publié le 2 avril 2013 à 19h06

Prenons l’Eglise. Elle était au plus mal, étouffant sous ses ors et ses peurs, aussi horrifiée par le monde qu’un petit rentier par l’instabilité politique. Elle était promise, en un mot, à un inéluctable déclin auquel elle semblait elle-même se résigner, et la voilà qui s’étire, respire, prospère, non pas guérie de tous ses maux mais redonnant espoir à ses fidèles en retrouvant une légitimité.

Il lui a suffi, pour cela, des gestes et des mots d’un nouveau pape qui a su replacer les plus pauvres au cœur de ses préoccupations et opérer ainsi un retour au message qu’elle était censée porter, celui du Christ. Alors, question, pourquoi ce que l’Eglise a su faire en une apparition au balcon de Saint-Pierre, la France ne le pourrait-elle pas ?

La France souffre moins de son chômage que d’une perte de confiance en elle-même. Le retour de la confiance est la clé de tout car seule une foi en son destin lui permettrait de trouver un sens aux efforts qu’il lui faut consentir pour diminuer ses dépenses, réduire ses dettes et renouer avec la croissance en repartant d’un nouveau pied. Au début est la confiance car le rééquilibrage des comptes publics ne saurait être un idéal national et qu’il faut, pour le faire admettre, pouvoir en inscrire les contraintes dans une ambition nouvelle, en faire la condition d’un rebond et non plus la fatalité d’une déchéance, savoir où nous pourrions aller une fois l’effort accompli et emprunter cette route sans plus attendre.

La France, d’abord, a des choses