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Analyse

François Hollande, réformiste mine de rien

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Impopulaire mais pragmatique, le président de la République avance de front sur trois gros chantiers : le marché du travail, les retraites et la politique familiale.
Paris, le 17 novembre 2012. Palais de l'Elysée. Le Président de la République, François Hollande (sur la photo) reçoit le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso. COMMANDE N° 2012-1480 ACCORDWEB (Sebastien CALVET)
publié le 2 avril 2013 à 22h26

Et si François Hollande était en train de se construire secrètement une image de réformateur ? On conviendra que, pour l'instant, non seulement les Français l'ignorent, mais en plus ils s'en moquent. Son émission de télévision de jeudi sur France 2 a été jugée «pas convaincante» par plus de 60% des Français.

Pourtant, force est de reconnaître que le chef de l’Etat est en train de s’attaquer frontalement à trois grands tabous de l’économie française : le fonctionnement de son marché du travail, son système de retraites et sa politique familiale. Et sur ces trois terrains, pourtant pas franchement favorables à la gauche, Hollande avance ses pions de réformiste pragmatique. Sans faire trop de bruit, et avec quelques non-dits. Certes, on objectera que le grand chantier fiscal, présenté comme la mère de toutes les réformes pendant la campagne présidentielle, est, lui, resté partiellement en rade. Et que ces trois dossiers ont eux, au contraire, été soigneusement cachés pendant la compétition avec Nicolas Sarkozy.

Passons rapidement sur la réforme du marché du travail qui est depuis hier (et jusqu'à la fin de cette semaine) en discussion à l'Assemblée nationale (lire page 13). Contre plus de flexibilité dans les entreprises et de sécurité juridique dans leurs plans sociaux, les salariés pourront espérer de nouveaux droits (mutuelle pour tous, des droits au chômage rechargeables…). La tendance sociale-démocrate du gouvernement, et notamment son ministre du Travail,