«A croire que pour rire en France, il faudrait aller chercher au Maroc !» Il est 18 heures passées mercredi à Casablanca. Après une après-midi de diplomatie et d'apparat aux côtés de Mohammed VI, François Hollande s'adresse à la communauté française de la ville depuis une estrade du lycée Lyautey. Il ne peut pas avoir oublié la bombe Cahuzac et son effet de souffle sur sa présidence, le gouvernement et la classe politique toute entière. Mais le temps d'un discours d'une quinzaine de minutes, François Hollande fait comme si.
Lui qui était, de l'aveu de l'un de ses proches, dans un état de «colère froide» depuis 24 heures – son visage fermé et sa bouche plissée sur sa déclaration télévisée de la mi-journée en attestent - n'en laisse absolument rien paraître devant ses compatriotes. Renoue même avec les petites blagues et les jeux de mots. «Je viens, il pleut : je perpétue là aussi une tradition», s'amuse le président qui a slalomé entre les giboulées au fil de la journée. Transforme l'adage «gouverner c'est prévoir» en «gouverner c'est pleuvoir. Et de ce point de vue-là, nous réussissons au-delà de toutes espérances…» Il salue les humoristes d'origine marocaine tel un Djamel Debbouze qui pense que, après avoir construit puis reconstruit la France, les Marocains aujourd'hui «racontent la France». «A croire que pour rire en France, il faudrait aller chercher au Maroc», plaisante-t-il tout sourire laissant aux commentateurs le