Sidérée par l'ampleur de la crise, l'opposition hésite. Doit-elle demander la création d'une commission d'enquête sur «l'action du gouvernement» dans l'affaire Cahuzac, exiger la démission du Premier ministre ou, mieux encore, réclamer la dissolution de l'Assemblée nationale ? Toutes ces questions, et bien d'autres encore, étaient tournées et retournées hier par les élus de l'UMP et de l'UDI, unanimes dans leur condamnation des réactions de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault.
«Colères surjouées»
«On ne répond pas à une crise d'une telle gravité avec des leçons de morale et des colères surjouées», se désolait Nathalie Kosciusko-Morizet dans les couloirs de l'Assemblée, après une séance de questions au gouvernement particulièrement houleuse. Le sénateur Jean-Pierre Raffarin constatait, lui aussi, «l'effondrement de la gauche morale». Alors que son impopularité record met le chef de l'Etat hors d'état de réformer, l'ex-Premier ministre estimait qu'il devait «reformuler sa proposition aux Français» car son programme de campagne est «économiquement caduc, politiquement caduc et aujourd'hui moralement caduc». L'apôtre «de la vérité en politique», François Bayrou, ne pouvait trouver, lui, meilleure illustration de ses thèses sur «le mensonge en politique». Il a lancé hier une pétition sur Internet pour «une loi de moralisation de la vie publique» qui devrait, selon lui, être soumise à ré