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Analyse

La morale des troupes en prend un coup

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L'affaire Cahuzacdossier
L’affaire risque d’entacher l’ensemble de l’exécutif, déjà mis à mal dans les sondages. Les rumeurs de remaniement s’amplifient.
Jean-Marc Ayrault, mardi, à l'Assemblée. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 3 avril 2013 à 22h36
(mis à jour le 4 avril 2013 à 11h45)

Crise économique, sociale et maintenant morale. Dix mois après son entrée en fonction, François Hollande est confronté à une crise de régime «déflagratrice», pour reprendre le mot de l'un de ses conseillers. Cette fois, avec les aveux de Jérôme Cahuzac, c'est sa promesse de «République exemplaire» qui est gravement abîmée. A l'exception de quelques nominations qui avaient fait polémique, celle-ci n'avait pour l'instant pas été prise en défaut. Elle vient d'exploser en vol.

Devant l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a bien essayé hier de vendre aux députés que «le combat» pour une «République exemplaire va se poursuivre». Hurlements à droite. «En aucun cas l'exécutif n'[est] intervenu pour entraver la marche de la justice, a poursuivi le Premier ministre. On a tranché là avec certaines pratiques antérieures !» Nouveaux hurlements de l'opposition. Pour la gauche, c'est évidemment le pire des cauchemars : le ministre chargé du Budget, celui-là même qui devait appliquer la rigueur à un pays en crise, détenait 600 000 euros sur le compte d'une succursale d'une banque suisse à Singapour. Pour le chef de l'Etat, c'est une catastrophe : la droite a immédiatement lancé un procès en naïveté politique ou en incompétence. Sur le mode : soit le chef de l'Etat savait et alors il est complice, soit il ignorait tout et, dans ce cas, il n'est pas à la hauteur de la fonction.

«La goutte de trop»

Juste avant de s'envole