Une affaire d’Etat ? C’est évidemment d’ores et déjà le cas. Le mensonge à un tel niveau de responsabilité et face à de tels interlocuteurs, le fait de truander les impôts quand on est censé les collecter et organiser la chasse à ceux qui refusent de s’en acquitter, tout cela caractérise une faillite morale pour le responsable public qui, si tardivement, avoue et un dysfonctionnement grave de l’exécutif qui n’a rien vu ou voulu voir. Dans ces deux dernières hypothèses, toujours ouvertes, l’effet de souffle, loin de faire place nette, laisse intactes des zones d’ombre : qui donc savait quoi et quand ? Pourquoi, sur une affaire dès le départ aussi explosive, les moyens d’investigation d’un Etat moderne se révèlent-ils moins efficaces que ceux déployés par un média d’information numérique, qui n’a pouvoir ni de police ni de justice ? Comment comprendre que, dans l’espace politique où les réputations, les méfiances, les inimitiés constituent la grammaire de base des relations humaines, le bon Dieu sans confession ait été accordé à un homme dont l’affairisme était manifestement ancien et connu de beaucoup de proches ou d’initiés ? Aucune de ces questions n’a encore reçu de réponse, seules des bribes, des lambeaux disparates du récit sont en place. Si le silence perdure, l’affaire d’Etat, cette dynamique, prospérera et poursuivra son œuvre de dévastation dans tous les recoins de l’exécutif, n’épargnant rien ni personne. Espérons d’ici là, simplement, pour la qualité de l’air démoc
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