Le temps presse. Moins d'une semaine après les aveux de Jérôme Cahuzac sur son compte caché en Suisse, l'exécutif n'a eu d'autres choix que d'accélérer le pas de son «choc de moralisation». Tout en écartant le recours à des décrets, le Premier ministre a annoncé un calendrier serré, défiant les lois ordinaires de l'élaboration législative en France : communication en Conseil des ministres mercredi, publication des patrimoines des ministres lundi et projet de loi présenté le 24 avril. A la recherche du consensus et d'idées nouvelles, Jean-Marc Ayrault reçoit cette semaine tous les chefs de groupe parlementaire. Pour l'exécutif, les sondages constituent autant d'alertes rouges : pour plus des trois quarts des Français (77%), les hommes politiques seraient corrompus, selon une enquête OpinionWay pour LCI et le Figaro. Soit 13 points de plus qu'en 2010 et 5 de plus qu'en 2011…
La gauche, en 2010, s'était pas mal écharpée sur la publication des patrimoines d'élus - comparée par certains à du «voyeurisme» inefficace et populiste - et l'incompatibilité entre une activité privée et un mandat parlementaire, pour prévenir les conflits d'intérêts. Aujourd'hui, l'heure est trop grave pour tergiverser. François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont décidés à «être durs et non pas à jouer les durs», rapporte un député. Il en va de la suite du quinquennat. «Il y aura peut-être des résistances ou des hésitations. Je les combattrai avec la derniè