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Libération
Décryptage

Avec Hollande, c’est bon pour la morale

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Le chef de l’Etat a présenté hier son plan en faveur d’une plus grande transparence de la vie publique, dans une tentative de reprendre la main après le choc Cahuzac.
Lors de la conférence de presse de François Hollande à l'Elysée. Paris, le 10 avril 2013. (Photo Reuters)
publié le 10 avril 2013 à 22h16

«Intraitable.» Hier, à l'occasion d'une mini conférence de presse faite dans la précipitation, François Hollande a tenté de faire vibrer une corde qu'on lui connaissait peu : la tonalité martiale. Et de promettre «une lutte implacable contre les dérives de l'argent, la cupidité et la finance occulte». En plus de la mobilisation contre les paradis fiscaux et le renforcement de la lutte contre la délinquance financière, Hollande a promis une transparence totale des patrimoines des ministres et des députés. Enfin, aux trois ministres (Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Cécile Duflot) qui militent depuis quelques jours pour une inflexion, à défaut de tournant, de la politique économique du gouvernement, le Président a été catégorique : «Cette politique, elle a été fixée, je n'en changerai pas.»

Il y a une semaine, au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac, Hollande avait déjà improvisé une courte intervention, pour recycler trois annonces : indépendance de la justice, lutte contre les conflits d’intérêts, inéligibilité des condamnés pour fraude fiscale et corruption. Très vite, dans la majorité, on mesure que la réponse présidentielle n’est pas à la hauteur de la crise morale. Il fallait dare-dare remettre l’ouvrage sur le métier. Et frapper un grand coup, au moins dans les esprits. Ce fut chose faite hier. Le Hollande rassembleur a dû forcer sa nature : le voici plus clivant que jamais. A droite une opposition déchaînée, tirant à boulets rouges.