Il y a pire que Jérôme Cahuzac. La déflagration fracassante et délétère provoquée par les fraudes, les mensonges et même les parjures de celui qui fut peut-être le plus brillant ministre de Jean-Marc Ayrault a certes des effets désastreux. Son déni théâtral de la vérité accrédite et renforce dramatiquement tout le mal que les Français pensent des hommes politiques et, plus largement, de leurs dirigeants. C'est injuste - l'immense majorité des élus et des gouvernants est honnête, même si les citoyens croient le contraire -, c'est également dangereux car cela enracine la défiance et le ressentiment, faisant bien entendu le jeu des démagogues. Le Front national peut pavoiser et hisser le drapeau du parti propre, même si les rapports entre la famille Le Pen et l'argent n'ont rien d'exemplaires. A l'autre extrémité de notre pitoyable scène politique, Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste peuvent bizarrement décréter qu'il y a crise de régime et qu'il devient urgent de passer à la VIe République, comme si les institutions présidentielles avaient quoi que ce soit à voir avec les turpitudes de l'ex-ministre du Budget. Celui-ci vient donc de porter un mauvais coup à notre imparfaite démocratie.
Le psychodrame politique provoqué par l’affaire Cahuzac peut cependant être combattu efficacement. Si François Hollande et Jean-Marc Ayrault, dont la probité n’est pas contestée, proposent rapidement des contre-mesures énergiques et claires, la tornade peut s’éloigner. Il ne faut