Menu
Libération
Analyse

Hollande, extrémiste du centre gauche

Article réservé aux abonnés
C’est moins par pragmatisme que par conviction que le Président refuse toute politique de relance.
François Hollande le 10 avril 2013. (Photo Reuters)
publié le 11 avril 2013 à 22h26
(mis à jour le 13 avril 2013 à 16h30)

Si François Hollande était un fruit, ce ne serait pas une fraise des bois mais une pêche ou un abricot. L’enveloppe est souple, la chaire tendre et malléable, mais au centre, il y a un gros noyau qui fait mal aux dents. Oui, Hollande est un tacticien, souvent fuyant parfois retors, préférant toujours contourner l’obstacle que l’affronter de face. Mais sur le fond, Hollande est aussi un monolithe de granit, très difficile à bouger. Rien ne lui va mieux que cet oxymore : un idéologue du centre gauche.

«Paquebot». «On oublie toujours que François Hollande n'a jamais bougé de ligne politique pendant toute sa carrière. Ça n'a jamais été un pédalo, mais un paquebot», rappelle justement le député Olivier Faure, ancien collaborateur de l'ex-premier secrétaire du PS. Européen, à cheval sur le sérieux budgétaire, et convaincu du bien-fondé du libre-échange, Hollande sait depuis toujours que sa ligne sociale-démocrate a toujours été minoritaire au Parti socialiste. C'est pourtant bien le socle de la politique du gouvernement.

De l'Elysée à Matignon en passant par Bercy, toutes les personnes en charge d'arbitrer les grandes contraintes de la politique économique sont sur la même ligne. Au-delà du concert de couacs, le quatuor Hollande-Ayrault-Moscovici-Sapin joue, lui, pratiquement à l'unisson. Et pour le chef de l'Etat, il ne fait aucun doute qu'il y a qu'une seule politique possible : la sienne. Il l'a rappelé lors de sa conférence de pres