La «douceur angevine» chère à Du Bellay s'accommode mal de positions politiques trop tranchées. «Ici, nous sommes en terre sociale-démocrate… marquée par une forte empreinte de la démocratie chrétienne», résume Michel Piron, député et conseiller général UDI après être passé par les rangs de l'UMP. Autant dire une terre bénie pour la formation de Borloo, qui se verrait bien reprendre la capitale de l'Anjou à une équipe socialiste… alliée depuis 2008 à des responsables du Modem. «Angers est effectivement une ville que nous regardons de très près», confirme l'entourage de l'ancien ministre de l'Ecologie.
D’autant plus que la situation locale semble propice à un basculement à droite en mars 2014. Jean-Claude Antonini, réélu maire en 2008 avec moins de 700 voix d’avance sur son adversaire UMP, Christophe Béchu, sénateur et président du conseil général, a démissionné de son fauteuil en janvier 2012 pour se consacrer à la présidence de l’agglomération Angers Loire métropole. Il a alors passé le témoin à Frédéric Béatse. Une succession menée à la hussarde selon quelques socialistes, dont l’adjoint à l’urbanisme, Jean-Luc Rotureau, à l’époque également candidat au poste de maire. Si Béatse entend bien prolonger son mandat de six années supplémentaires, Jean-Luc Rotureau, lui, réclame une primaire à gauche et n’exclut pas de conduire sa propre liste en cas de refus. Un contexte de division qui pourrait donc favoriser une victoire centriste.