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Analyse

La (non) méthode Hollande au révélateur de Florange

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Tantôt premier rôle, tantôt arbitre, le Président a bizarrement géré le dossier.
publié le 14 avril 2013 à 21h56

De quoi Florange sera-t-il demain le nom ? D’un renoncement de la gauche ? D’une trahison de François Hollande ? D’un ahurissant dysfonctionnement du gouvernement Ayrault ? On peut, en tout cas, faire le pari que l’image des hauts-fourneaux de l’usine ArcelorMittal restera comme un des marqueurs du quinquennat.

En 2000, la polémique sur le plan social de Michelin avait obligé Lionel Jospin à confesser en direct à la télévision : «L'Etat ne peut pas tout.» En 2008, Nicolas Sarkozy avait promis qu'il ne fermerait pas le site sidérurgique de Gandrange d'ArcelorMittal, promesse qui allait se transformer en mensonge et finir d'acter la rupture entre l'hyperprésident et les classes populaires.

Edulcorée. Ce 24 février 2012, en pleine campagne électorale, juché sur une camionnette, Hollande fait face aux ouvriers de Florange. Sarkozy est, lui, à Petroplus. Le candidat socialiste connaît sa mission : ne pas trop promettre, mais faire espérer. Et, surtout, convaincre que son «changement» est aussi pour la classe ouvrière. «Je ne veux pas me retrouver dans la situation d'être élu sur une promesse et ne pas pouvoir revenir ici parce qu'elle n'aurait pas été tenue», déclare alors le futur président, entouré des syndicalistes de l'usine. Ce jour-là, Hollande prend, malgré tout, l'engagement de faire voter une loi qui obligera une multinationale à céder à un concurrent une usine qu'elle veut fermer. Mais sur l'avenir du site,