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TRIBUNE

Pourquoi un parquet financier ?

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par Aurélie Poirier, Présidente de l'Association des jeunes magistrats
publié le 14 avril 2013 à 19h06

Les hommes politiques découvrent ou tout du moins semblent découvrir l’infraction de corruption et autres infractions financières sous-jacentes. Bien évidemment, il convient de lutter contre de telles infractions, la véritable question étant de savoir comment et avec quels moyens.

Rappelons qu’au mois de juin 2012 l’Association des jeunes magistrats (AJM) avait été signataire du texte intitulé : «Agir contre la corruption : l’appel des juges contre la délinquance financière». Ce texte proposait notamment trois objectifs à savoir : réanimer le Service central de prévention de la corruption (SCPC) tout en créant un organe indépendant de contrôle des marchés public ; créer une infraction d’enrichissement illicite et renforcer les Juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) notamment avec des nouveaux groupes d’enquêteurs financiers à l’échelon départemental.

De ces axes de réflexion, seul le second est partiellement repris par la proposition actuelle tendant à ce que les élus et ministres déclarent leurs ressources et leur patrimoine. Pour le reste, il s’agit de créer un parquet financier avec une compétence nationale et un nouvel office central. En d’autres termes, loin de renforcer les juridictions existantes et constituer des groupes financiers à l’échelon départemental, la création se veut nationale. Si cette annonce peut de prime abord séduire avec les mots «national» et «central», il ne s’agit ni plus ni moins que d’une véritable usine à gaz qui ne pourra avoir d’effic