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Libération

En Europe, les forts de transparence

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Dans de nombreux pays, les déclarations de patrimoine sont consultables par les citoyens.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant, Nathalie Versieux, Sonia Delesalle-Stolper et Pierre Musso, (à Madrid)
publié le 15 avril 2013 à 22h54

Jean-François Copé a dénoncé hier les «idées reçues», pour proclamer avec l'aplomb qu'on lui connaît que la transparence est loin d'être une réalité partout à l'étranger. L'affirmation du président de l'UMP est très contestable, car dans de nombreux pays (Etats-Unis, Italie, Pologne…) les déclarations de patrimoine des élus sont consultables par les citoyens. Ainsi, en Italie, les citoyenssavent qu'en un an Silvio Berlusconi a subi une baisse de revenus de 13 millions d'euros. Le Cavaliere n'a gagné «que» 35,4 millions en 2012 ! Ce qui ne l'a pas empêché de s'acheter un immeuble sur le lac de Côme. Comme tous les députés et sénateurs de la péninsule ainsi que les membres du gouvernement, il est tenu, en vertu d'une loi de 1982, de communiquer tous les ans au Parlement sa déclaration d'impôts et l'état de son patrimoine. Ces données sont ensuite publiées dans un bulletin consultable par tous et diffusé par la presse.

La Grande-Bretagne, comme d'autres pays (Allemagne, Autriche, Islande, Espagne, Finlande…), ne pratique pas la déclaration de patrimoine mais axe ses efforts de transparence sur les revenus annexes et les éventuels conflits d'intérêts des politiques. Pour les membres du gouvernement et du Parlement britanniques, des registres accessibles en ligne répertorient leurs intérêts financiers, qui pourraient influencer leur vote ou leur action. Une «List of ministers interests» est publié