Samedi, en marge d'une conférence-débat sur l'islam organisé par le Nouvel Observateur, la journaliste Caroline Fourest a été harcelée par des militants contre le mariage homosexuel. De la Cité des congrès à Nantes à la gare Montparnasse à Paris, plusieurs centaines de personnes l'ont traquée toute la journée. Jointe par courriel, Caroline Fourest revient sur ces événements et la radicalisation de l'opposition au mariage pour tous.
Quel est votre sentiment sur ce qui s’est passé samedi ?
Je suis habituée aux comportements hostiles de par mon métier qui est de travailler sur les groupes extrémistes. J’ai déjà été prise à partie par des groupes pro-islamistes. Je reste toujours calme et je ne suis pas facilement intimidée. Mais là, c’était presque comique voire surréaliste : devoir monter dans un train entourée de 30 CRS en mode tortue, obligés de taper sur leurs boucliers pour repousser l’assaut. Plus de 300 militants qui vous coursent toute une journée à Nantes, qui se couchent sur les voies pour empêcher le train de partir... Et 350 autres à l’arrivée à Paris, emmenés par un prêtre en soutane monté sur un kiosque à journaux comme sur des barricades. Avec des éléments venant de groupes intégristes ou ultranationalistes prêts à déborder les CRS (il y avait quand même plus de vingt cars à l’arrivée pour me protéger), disons que c’est une expérience.
Vous attendiez-vous à ces manifestations ?
J'avais effectivement vu circuler des consig