Il aura été aussi combatif dans le mensonge que dans la recherche d'un hypothétique pardon. Dans un exercice devenu rituel à la télévision américaine mais inédit en France - mélange de confessions extimes et de contrition publique -, Jérôme Cahuzac a livré hier sur BFMTV 28 minutes d'explications choisies et d'éléments de langage. Un exercice tellement codifié aux mots si soigneusement sélectionnés que certains font bondir. A la question : «Est-ce que François Hollande savait» l'existence de son compte en Suisse, l'ancien ministre du Budget ne répond pas «non» tout de go. Il choisit une formule alambiquée qui risque de devenir un nouveau poison pour la gauche. «J'ignore quel était son niveau de connaissance de cette affaire», glisse Cahuzac, avant de (re)dire qu'il a menti au chef de l'Etat à qui il «souhaite bonne chance de tout cœur pour conduire le pays». Pendant cette petite demi-heure, on frôle le texte appris par cœur, débité un rictus accroché à des lèvres trop roses. La «faute morale» se retrouve à huit reprises dans sa bouche mais la mention spéciale revient à cette «part d'ombre» - onze occurrences - que Cahuzac avoue avoir cherché «à réduire, à repousser» pendant vingt ans.
Quel est son avenir politique ?
Les mots étaient espérés - aiguillés ? - de l'Elysée au Parti socialiste. Mais avant de confirmer qu'il démissionnait de son mandat de député du Lot-et-Garonne, Jérôme Cahuz