L’UMP fait un rêve. De manifs en manifs, elle voit croître et prospérer la contestation du mariage homo, jusqu’au paroxysme du 26 mai qui verrait le peuple de droite déferler sur Paris dans un immense défilé contre le pouvoir socialiste. Hollande n’aurait alors plus le choix : ce serait, au minimum, la démission du Premier ministre et le retrait de la loi. De nombreux députés UMP imaginent que cette loi pourrait être à Jean-Marc Ayrault ce que fut le CPE (contrat première embauche) à Dominique de Villepin : en février 2006, il était passé en force sur ce texte qui, bien que voté et même promulgué, avait dû être abandonné, deux mois plus tard, par Jacques Chirac.
Bout des lèvres. Fascinée par ce scénario prometteur, la droite n'entend pas se laisser entraîner dans un débat sur la radicalisation du mouvement. Elle consent, du bout des lèvres, à regretter les écarts de langage des Boutin et Barjot qui voient venir une sanglante «guerre civile». Mais pas question de donner satisfaction à Ayrault qui appelait hier, sur France Inter, l'opposition «républicaine» à préserver la «cohésion nationale» en lançant un appel au calme.
Exceptionnellement unanime, l'UMP estime que la violence n'est pas du côté des opposants. Pour l'ex-plume de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, l'examen précipité du texte imposé par le gouvernement est une «attitude d'une extrême violence» qui confine à «l'abus de pouvoir». En terme