La droite ne s'y était finalement pas risquée. La gauche, elle, avait lancé les grands travaux mi-mars, annonçant plusieurs projets de loi pour lutter contre les conflits d'intérêts, mistigri politico-éthique passant de majorité en majorité depuis vingt ans. Ou comment encadrer les cumuls d'un mandat de parlementaire et d'une autre profession, privée ou publique, afin que l'intérêt général soit défendu au mieux. Pour que «la décision publique soit insoupçonnable», le gouvernement promettait, le 13 mars, de renforcer «les obligations de probité et d'impartialité» des ministres, des membres de cabinets ministériels et des parlementaires. Mais ça, c'était avant l'affaire Cahuzac, qui a tout précipité, de la réaction de l'exécutif à la rédaction des textes. Une semaine après les aveux de l'ancien ministre du Budget, François Hollande a évoqué, le 10 avril, l'interdiction de cumuler un mandat avec «certaines professions», sans plus de précision. Il n'en fallait pas plus pour que les parlementaires se mobilisent contre une éventuelle «liste noire» (tout cumul est interdit, sauf exceptions) ou «liste verte» (tout est permis, sauf exceptions). Etat des lieux.
Les lignes de clivage
Les partisans d'incompatibilités strictes (Matignon, l'Elysée, les parlementaires écologistes et une toute petite poignée d'élus de droite et de gauche) défendent un statut de parlementaire à plein-temps et dégagé de toute inf