«On a voté mardi un texte sur l'installation de caméras de surveillance sur les bateaux de pêche. A ce rythme, on va bientôt avoir des caméras dans nos bureaux», provoque la socialiste Pervenche Berès, présidente de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen. Il est vrai qu'on n'en est plus très loin : depuis une quinzaine d'années, les eurodéputés ont dû, après plusieurs scandales, se soumettre à une transparence qui effraye souvent les nouveaux élus, notamment français. Ils ne s'attendent pas à devoir rendre des comptes détaillés sur leur situation patrimoniale ou leur activité parlementaire ! Les standards européens sont, de fait, infiniment plus élevés que ceux qui existent dans plusieurs pays de l'Union.
Confortable. Député n'étant pas, en théorie, une activité à vie, beaucoup d'élus veulent pouvoir revenir dans le privé ou le public si le sort électoral leur est défavorable. Le droit européen n'interdit donc pas à un député de conserver des activités extérieures rémunérées en dépit d'une «indemnité» confortable (6 200 euros net plus 304 euros par jour de présence plus 4 200 euros de frais). Les traités lui interdisent simplement d'être, en même temps, député national, commissaire européen ou juge à la Cour de justice de l'Union. Pour le reste, c'est le droit national qui s'applique et interdit souvent le cumul avec un autre mandat public.
Cela peut cependant aller plus loin dans quelques cas : a